Ah les bonnes pratiques ! Pas si pratique que cela …
Dans tous les secteurs, les bonnes pratiques professionnelles (BPP) sont les méthodes et des gestes reconnus comme les plus efficaces et conformes dans un domaine spécifique. Elles visent à minimiser les risques et les erreurs tout en optimisant les résultats.
En France, les secteurs sanitaire et médicosocial accordent une attention particulière aux BPP, notamment grâce aux recommandations de bonnes pratiques « médico-scientifiques » éditées par la Haute Autorité de Santé (HAS). Bien que non obligatoires, ces recommandations peuvent être opposables en cas d’incident grave au sein d’un établissement.
Cependant, dans la réalité, que peut on en dire ?
Au sein des structures, il existe souvent une confusion entre l’analyse et l’évaluation des pratiques, le partage des expériences et de transfert des pratiques entre professionnels. Les temps de travail consacrés à l’analyse des BPP ressemblent souvent à des groupes de parole, bien que ces échanges soient précieux, ils ne sont pas toujours suivis d’une capitalisation des expériences ou d’une évaluation formelle des BPP.
Du côté des professionnels, les versions « dogmatisées » des BPP par la HAS ne sont pas facilement accessibles au quotidien. Cependant, ces derniers sont sollicités pour rédiger des protocoles pour leurs actes de soins. Ces documents dans bien des cas, restent des « partitions » non « jouées », seulement mises à disposition de chacun pour lecture.
En conséquence, les échanges sur les pratiques ont souvent lieu de manière informelle, pendant les pauses ou par observation mutuelle en situation de travail . Apprentissage par « porosité » ?
Les préconisations pour améliorer cette situation varient selon les établissements, mais l’essentiel réside dans l’impulsion d’une dynamique inclusive, favorisant la bienveillance, le partage des expériences entre les personnes avec « droit à l’erreur » , le transfert des BPP dans les parcours professionnels, tout cela avec un outil agile qui alimenterait l’évaluation des BPP de manière formalisée, telle qu’exigée par les référentiels
Alors, sommes-nous prêts à devenir les chefs d’orchestre ?